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Belle lumière, par quel miracle, nimbée

Vous mourûtes au bord, où vous fûtes tombée

Ô âmes pures, vous perçûtes ces mille beautés

Que vos larmes de joie ne vous soient point ôtées

L’ANGE GARDIEN

La montagne

 

Ah la montagne, combien de fois ai-je tremblé pour sa vie. Je l’ai encouragé, j’ai suivi de près ses plaisirs et j’ai souffert à travers lui dans ses plus durs moments.

C’est une belle école de détermination et de persévérance. Chaque pas accompli, chaque surplomb ou hauteur gravie est la somme et le prix d’efforts patients, parfois laborieux, pour la plupart un mélange de plaisir dans la difficulté. Si le désir ne peut remplacer l’action, la complicité et la profonde amitié permettent si ce n’est de déplacer des montagnes ! tout au moins de les gravir. Pour un alpiniste, dans la limite de ses possibilités, vouloir, c’est pouvoir.

Instruit à cette rude école, il pourra mieux affronter la vie.

C’est ainsi que Michel M fut fortifié et excité dans son existence notamment par le souvenir  de succès de différents sommets conquis dans cette modestie qui caractérise les montagnards.

Il est important également d’évoquer les bienfaits engendrés par cette activité. Outre le fait qu’elle participe à la régénération du corps par les efforts longs et répétés nécessaires pour gravir un sommet, elle grandit l’homme par ces luttes incessantes avec les difficultés, le développement année après année de nobles qualités qui mènent à un noble caractère emprunt de nature, de courage et de force d’âme. Il tend comme la neige fraiche vers la pureté.

La montagne éveille et exacerbe les facultés. Un grimpeur ou un alpiniste puise profondément en lui pour aller chercher la force de se déplacer verticalement et de là naît le plaisir. Enfin lorsqu’il recherchera dans sa mémoire, il dira que la richesse des souvenirs de ses escalades et de ses escapades l’auront bien payé de ses peines.

Alors évoquant ses sujets, je sais que Michel M a tellement de souvenirs qui  se bousculent devant lui qu’il ne pourra en dévoiler qu’une infime partie. Ces souvenirs seront composés de nuages évanescents, de couleurs infinies, de gestes multiples, de formes complexes, d’aspérités élégantes souvent abrasives et coupantes, d’effets intemporels voire magique qui composeront de multiples tableaux vivants et riches d’émotion.

Je dirai surtout à tous les alpinistes en herbe et moi, ange gardien, ayant vécu comme le vieux cèdre, je peux donner quelques conseils.

Le courage, la force ne mènent à rien sans la patiente et la prudence.

Un moment d’inattention, de négligence, d’excès de confiance peuvent être fatals et détruire tous les bonheurs avenirs d’une vie.

La vitesse est nécessaire dans l’ascension mais la précipitation peut mener à un trouble physique et de la concentration pouvant engendrer potentiellement l’accident. Il faudra donc à chaque commencement d’expédition ou de simple voie avoir à l’esprit la dangerosité de cette activité.

Songez à cette maxime :

Comme le marin, un bon montagnard est un vieux montagnard.

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